vendredi 9 mars 2007

Réflexion sur le « système »

Nous savons qu'à travers les âges, les gens, les peuples ont créé les outils dont ils avaient besoin ou croyaient avoir besoin pour les aider à vivre plus facilement, plus longtemps ou, peut-être même ont-ils cru, pour les aider à évoluer. Mais, je m'aperçois qu'en ce début de 3ème millénaire les gens de notre culture en sont venus à croire que les apprentissages à faire sont en fonction de s'insérer, de se conformer au « système », à la société, bref à l'outil qu’ils ont créé.

Je crois que comme parent, il nous faut plutôt aider nos enfants, leur enseigner et les outiller afin qu'ils puissent devenir des personnes sans limite*, des êtres capables de faire de ce monde un monde meilleur parce qu'il sera peuplé de gens qui auront atteint leur plein potentiel. Et, pour ce faire, le « système », la société dans laquelle on vit doit leur servir d'outil, non pas de fin en soi comme ça se fait depuis déjà trop longtemps.

Donnons à nos enfants ce dont ils ont besoin, ne changeons pas ces besoins en mutants parce que nous aurons eu peur. D'ailleurs, quand on a peur de combler le besoin d'un enfant, c'est toujours pour la même raison : on a peur qu'il ne puisse plus se conformer, se mouler à la société. Donc, au fond, on a peur qu'il lui arrive ce qu'il y a de meilleur pour lui. C'est-à-dire, qu'il dérange les limites établies, qu'il se questionne, qu'il devienne vraiment quelqu'un, qu'il tente de remettre nos valeurs dans le bon ordre dans leur échelle.

C'est doublement bizarre cette peur puisqu'on n'a pas peur de faire garder un bébé, un bambin, avec des tas de gens qui ne le connaissent pas et qu'il ne connaît pas non plus et qui n'ont, souvent, aucun autre intérêt que l'argent pour être avec lui. Et on n'a pas peur de l'envoyer à l'école à temps plein, à 5 ans, avec des adultes qui nous sont et nous resterons probablement toujours inconnus, avec des tas d'enfants, de leur âge certes, mais de niveaux différents, qui ont des intérêts différents, qui viennent de milieux différents, qui ont des valeurs différentes...quand ils en ont. Tout ça dans une école où les parents n’ont pas le droit de mettre les pieds, et ce, même dans la cour, entre 8h00 et 16h00, tel que stipulé par règlement municipal.

Mais, quand il s'agit d'allaiter son enfant selon ses besoins, de l'accompagner dans son sommeil s'il en a besoin, de lui enseigner à la maison ou de l'amener avec nous en visite (n’importe où, pas seulement chez matante Georgette), alors là, on a vraiment peur...de qui, de quoi, je vous le demande!

N'ayons plus peur, comblons les besoins de ces petits afin qu'ils puissent, à leur tour, faire avancer le genre humain, devenir meilleur, plus humain. C'est ce que nous pouvons faire de mieux. Respectons notre engagement de parent en leur donnant l'exemple, et alors, ils feront mieux encore quand viendra leur tour, car, c'est bien connu, l'élève dépasse toujours le maître .


Patricia, membre LEMAQ


* « personne sans limite » : terme emprunté à Wayne W. Dyer

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