vendredi 13 avril 2007

Droits et Devoirs des Associations

Dans la revue Life Learning de mars/avril 2007, il y a une entrevue très intéressante avec une maman éducatrice allemande, Stefanie Mohsennia. On y dit que sa famille a quitté l’Allemagne pour s’installer à Kelowna, Colombie Britannique afin de pouvoir continuer à faire l’éducation maison car celle-ci est interdite par la loi de son pays. Elle conclut l’entrevue avec une mise en garde, un conseil, en disant : «Réjouissez-vous de votre liberté et appréciez-la ! Et soyez vigilants – ne laissez personne restreindre votre droit d’éduquer vos propres enfants.»

En ce moment, sur la scène québécoise de l’éducation maison, nous sommes appelés à exercer une telle vigilance et comme chaque être humain, chaque personne, chaque citoyen a le droit et le devoir de s’assurer que toute politique, toute règle, toute loi votée par les humains, ne brime en aucune façon une loi morale[1], une liberté humaine, LEMAQ désire susciter une réflexion importante, pendant qu’il en est encore temps.

En lisant les articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, plus spécifiquement les articles 18, 19, 20, 21 et 30, nous comprenons que lorsque des gens se regroupent afin de se donner le soutien, le courage, la force de faire leur devoir, le groupe ainsi constitué doit nécessairement défendre les droits, les libertés de chacun comme tout bon avocat le ferait. Un bon avocat est celui qui connaît la loi, l’ensemble des lois et qui prend l’engagement de défendre toutes les libertés humaines, toutes les lois morales afin que la justice règne.

Un bon avocat utilise la jurisprudence qui aidera son client, pas celle qui peut le désavantager. La jurisprudence utilisée doit être celle en accord avec les articles de la Déclaration citée plus haut. On doit utiliser la jurisprudence pour des cas semblables (pas trop différents), et pour des cas qui ont réellement obtenu justice, c’est-à-dire, justice morale qui respecte les droits et libertés humaines. Un bon avocat s’assurera que sa cause mènera à la reconnaissance de la vraie justice; il créera la jurisprudence pour l’avenir.

Prenons le cas précis qui nous intéresse : lorsque quelques personnes se regroupent pour fonder une association pour l’éducation maison, cette association doit nécessairement défendre les droits, les libertés de chacun de ses membres mais elle a aussi le devoir de s’assurer que le mandat qu’elle se donne respectera les lois morales et les libertés humaines. Et ce, autant pour les membres fondateurs que pour toute personne qui sera membre ultérieurement. Il faut porter une attention particulière au fait que certaines personnes ne seront jamais membres de cette association. Il faut bien représenter les membres, certes, mais aussi ne jamais brimer une liberté pour qui n’est pas membre, pour qui peut-être ne le sera jamais, pour qui peut-être même ne connaîtra jamais l’existence de ce regroupement.

Lorsqu’on prend la décision de créer un groupe ou une association, il faut s’assurer de ne jamais penser en terme de hiérarchie[2], qui par sa définition même est à l’opposé de la justice et de la morale. L’humain n’a pas besoin de hiérarchie. Il faut voir à ce que chaque membre puisse participer selon ses intérêts et son expérience, qu’il ait droit de parole et d’écoute. S’il est nécessaire pour le bon fonctionnement d’un groupe de se partager les tâches (administratives ou autres), il est possible d’élire un comité, un plus petit groupe de membres ayant l’expérience et la sagesse requise pour veiller au grain. Il faut se rappeler que tous les humains ont les mêmes droits, que tous sont égaux et par conséquent, que chaque membre d’une association a les mêmes responsabilités et les mêmes droits que chaque autre membre, qu’il soit ou non élu au conseil d’administration ou à un quelconque comité.

Une association doit aussi s’assurer de ne pas tomber dans la politique ou, pire, dans la politicaillerie. Il est vain et inutile d’écrire un texte, de rédiger un guide qui EST aussi lourd et complexe, sinon plus, qu’un document émanant du gouvernement (avis ministériel, projet d’orientation, politique, loi), surtout si sa publication brime ou pourrait brimer la liberté de quelqu’un quelque part aujourd’hui ou dans un avenir plus ou moins lointain (voir l’article 30 en cliquant sur le lien plus haut).


Soyons plus précis encore : La Position de LEMAQ sur Le Guide de la Mauvaise Écoute

Lorsque nous choisissons l’éducation maison, en tant que parent éducateur, nous savons d’avance que nos enfants apprendront mieux du fait qu’ils auront notre attention complète, que nous pourrons vraiment offrir un enseignement personnalisé, unique, adapté à l’enfant. C’est ce qui fait la merveille de l’enseignement one on one. Si en tant que parent éducateur, nous comprenons que ce cas par cas que nous offrons à nos enfants, est à la base, la raison de notre succès, la raison de leur succès, comment alors est-il possible que nous oublions ceci et appuyons un Guide qui s’adresse EN MÊME TEMPS à un millier de personnes différentes? Comment un tel guide pourrait être interprété de la même façon par un millier de personnes différentes? Dès lors, comment un tel guide pourrait avoir le même effet sur l’ensemble des familles éduquant à la maison? Le cas par cas étant la base même de l’éducation maison, comment est-ce possible qu’une association pour l’éducation maison ne voit pas ce fait et refuse de faire du cas par cas lors de ses interactions avec les commissions scolaires? Si les dirigeants ne cherchent qu’à se faciliter la vie, se posent-ils la question s'ils facilitent la vie pour TOUS leurs membres? Et si leurs membres, un ou cinquante, leur confirme le contraire, devraient-ils s’en préoccuper? Il n’y a pas d’autre réponse que OUI à cette question.

Une association d’éducation maison qui, à la base, est en contradiction avec la philosophie de l’éducation maison, soit l’éducation sur mesure, devrait prendre un peu de recul et se demander pour qui elle travaille vraiment. Et si elle ne le fait pas, ou refuse de le faire, ses membres ont le devoir de le lui faire comprendre, en un langage clair et urgent. Est-ce que l’association d’éducation maison dont vous êtes membres écoute ses membres ?
Est-ce qu’on répond de façon claire ou refuse-t-on de manière implicite ou détournée de répondre aux interrogations? Est-ce que les dirigeants acceptent de justifier leurs démarches? Est-ce que votre association vous représente vraiment ?

Si un Guide a besoin d’exister, il vaut certainement mieux s’en tenir au principal, au strict minimum. Énoncer les principes, les lois morales, les libertés auxquels nous tenons tout simplement. Et ne jamais, jamais restreindre les droits et libertés (revoir les articles 20 et 30 mentionnées plus haut).

Mais nous croyons qu’il vaut mieux nous soutenir les uns les autres, accompagner les autres membres de notre groupe un par un, cas par cas et, aux besoins, renseigner les gens qui sont concernés par la situation, en enseignant les «vraies lois».

Vous avez du temps libre? Vous désirez vous impliquer au sein d’un groupe, d’une association de parents, de familles? Allez-y, impliquez-vous, faites du bénévolat! Et rappelez-vous que tous les humains sont égaux, qu’ils ont les mêmes devoirs et les mêmes droits mais n’oubliez pas que même en travaillant gratuitement, même en ayant rendu de précieux services, vous avez toujours des comptes à rendre à ceux qui ont placé une responsabilité entre vos mains. Soyez impliqués si vous sentez que tel est votre devoir mais soyez humbles et oubliez-vous lorsque vous travaillez pour une cause. Rappelez-vous que ceux que vous servez sont les seuls juges de la qualité de vos actions!

Rappelons-nous de Stefanie : apprécions notre liberté ! Soyons vigilants et ne laissons personne restreindre notre droit d’éduquer nos propres enfants… y compris nos associations.

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1. Moral : (définition Le Petit Larousse illustré) Qui relève de la morale, concerne les règles de conduite. //.Conforme à ces règles; admis comme honnête, juste.

Morale : (définition Le Petit Larousse illustré) Ensemble de normes, de règles de conduite propres à une société donnée. // Ensemble des règles de conduite tenues pour universellement valables.


2. Hiérarchie : (Définition Le Petit Larousse illustré) Classement des fonctions, des dignités, des pouvoirs dans un groupe social selon un rapport de subordination et d’importance respectives; ensemble des personnes qui occupent des fonctions supérieures.

1 commentaire:

LEMAQ a dit...

Nos sincères remerciements à Elgey et Hélène!